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lundi 22 novembre 2010

Lou toupî de garbure

Digues dounc, Dauninẹ, si créy, que-t prepares encoère aquéstẹ an ta prénẹ las ayguẹs de Cauterés. Tout aco qu’éy beroy, més you, û cop de méy, que boy demoura tout soul pendén très semmanes. Be sàbẹs que cau û baylet ta ha bìbẹ las garies e ha minya lous câs. Aquét tribalh que sera lou mé. Més ét-soubienès que nou sèy pas ha la cousine e que la toue soupe que-m ba ha rèyte tout aquét téms ? Escoute, abans de parti, digue-m quin hès enta escàdẹ aquét toupî de soupe qui m’agrade tan. Que bouleri saya.

« Cèrque-t û tros de papè e que-t boy dìsẹ quin as à ha. Que la te hès enta quàuquẹs dies.

Que prénẹs û toupî dous grans, e que coumences per hica û pè de betèt déns l’aygue réde. Si n’as pas û pè de betèt, que pòdẹs ha dab û yarrét, e sinoû û taloû de yamboû, û camayou. Que-y pòdẹs hourni alirots e pates de guits, si t’en demoure de la darrère prebisioû. Puch que hès bouri au ménch ûe orẹ, que-y hiques très cébes talhucades e, au cap de miéye orẹ, las arrabes, puch û quart d’ore après, las poumes de tèrre. En seguin, lou caulet – e sàbẹs, aquét frisat de Milan coum dìsẹn – dab quoàtẹ habes si-n as, e lous pourréts, e las carrotes.

Que sales e que hiques drin de yèrbe prime, quàuquẹs hoélhes de laurè, très clabets de canèle. Puch que demoures û téms, que goustes s’éy prou salat e que hès bouri tout dous. Atau qu’aberas la soupe e drin de car ta minya. Enta la counserba dinque que sie acabade e ta nou pas la lecha pica, que la hès bouri tout die cinc minutes. Atau qu’aberas de qué t’aucupa e d’aci enla que pensaras drin à you. Nou t’en hasques, que tournarèy, e que la te tournarèy ha ».
Denis GARUET


La marmite de soupe

Dis donc, Daunine, si je crois, tu te prépares encore cette année à aller en cure à Cauterets. Tout cela est bien, mais moi, une fois de plus, je vais rester tout seul pendant trois semaines. Je sais bien qu’il faut un domestique pour s’occuper des poules et faire manger les chiens. Ce travail sera le mien. Mais tu te souviens que je ne sais pas faire la cuisine et que ta soupe va me manquer tout ce temps. Ecoute, avant de partir, dis-moi comment tu fais pour réussir cette marmite de soupe que j’aime tant. Je vais essayer

« Cherche-toi un morceau de papier et je vais te dire comment tu dois faire. Tu dois te la faire pour quelques jours.

Tu prends une marmite, parmi les grandes, et tu commences par mettre un pied de veau dans l’eau froide. Si tu n’as pas un pied de veau, tu peux faire avec un jarret, et sinon un talon de jambon, ou l’os de jambon. Tu peux y ajouter des bouts d’ailes et des pates de canards, s’il t’en reste de la dernière provision. Puis tu fais bouillir au moins une heure, tu y mets trois oignons émincés et, après une demi-heure, les navets, puis un quart d’heure après, les pommes de terre. En suivant, le chou – tu sais ce frisé de Milan comme on l’appelle – avec quatre haricots si tu as, et les poireaux et les carottes.

Tu sales e tu mets un peu de thym, quelques feuilles de laurier, trois clous de girofles. Puis tu attends un moment, tu goûtes si cela est assez salé et tu fais bouillir tout doucement. Ainsi tu auras la soupe et un peu de viande pour manger. Pour la conserver jusqu’à ce qu’elle soit terminée et pour ne pas la laisser piqué, tu la fais bouillir tous les jours cinq minutes. Ainsi tu auras de quoi t’occuper et d’ici là tu penseras un peu à moi. Ne t’en fais pas, je reviendrai, et je t’en referai ».

Edité par l’Institut Béarnais et Gascon
Reproduction interdite sans autorisation

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