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samedi 25 septembre 2010

Les frères Bogdanov parlent-ils gascon ?

Quelques mots en gascon par les frères Bogdanov. Cela ressemble à du par coeur, mais l'accent est bon. Qu'en pensez-vous ?
(Le passage se situe vers 4 minutes et 30 secondes)

http://www.wat.tv/video/mystere-bogdanov-2tam7_2flv7_.html

dimanche 12 septembre 2010

Sur les ligures.. (par Alexis Arette)

Dans son article sur les Ligures, (Le CEP, N° 26), Monsieur Taffanel cite l’opinion de M. R.M. Grattefossé, qui certes, possède un nom prédestiné pour un archéologue, mais qui, en soutenant que « la mémoire des peuples est sans limite ! », contredit son propre effort pour tenter de sauver de l’oubli ce qui doit l’être.

Et que viendrait faire la « Révélation » si notre mémoire était restée fidèle ?

En faisant de Mnémosyne la Mère des Muses, les Grecs avaient établi que la Mémoire engendre toute connaissance. Mais justement, si les hommes sont tellement ignorants de leur passé, c’est bien que la mémoire leur fait défaut ! Et toutes les discussions, les controverses et les conflits, dans les divers domaines de la recherche, viennent de ce que nous ne savons plus ! Et que ce soit en grattant de vieux tessons gravés, ou en sondant le secret des atomes, nous essayons de retrouver ce que nous avons oublié, tellement heureux de découvrir des semblants de cohérence, que nous prenons nos hypothèses pour des certitudes ! Tout le scientisme est né de cela. Et la plus ridicule de ces prétentions, n’est-elle pas aujourd’hui de vouloir situer ici ou là, l’origine de l’espèce humaine, alors qu’au temps de la création, ni le « ici » ni le « là », ne ressemblaient à ce qu’ils sont aujourd’hui ! Il faut ajouter que ces théories qui se contredisent, n’ont absolument aucun intérêt. Mais par contre, découvrir comment nous en sommes arrivés à n’être que ce que nous sommes, savoir quelles étapes ont jalonné notre déchéance, et aussi l’espérance de nous reconquérir, voila qui donne son sens à notre existence, et tend à nous accomplir.



Fidèle à l’Esprit du CES concernant l’in-errance de l’Ancien Testament,

Monsieur Taffanel situe les Ligures, (Premier peuple, selon l’historien Julliant, à avoir défriché nos terres occidentales, )dans la tradition des peuples Japhétiques. Il se base sur la similitude du nom d’Elysha, petit-fils de Japhet, avec celui des Ligures Elisyces , dont la présence est attestée en Provence, à l ‘époque proto-historique La thèse est fragile mais plausible, encore qu ‘Elysha soit un nom Phénicien. Ce qui l ‘est moins c’est de constater que les « Elisyces », ne sont qu’un tribu Ligure, puisqu’en même temps les Ligures « Dragani » (carte de Schulten.) occupent les rives Atlantiques d’Aquitaine et d’Espagne, d’ou ils gagneront le Portugal, repoussés par les Celtes et les Romains.

Ainsi, puisqu’il est d’autres Ligures que les Elisyces, ceux qui fonderont la « Ligurie » Italienne, les Ligures Baébiani, les Ligures Cornéliani, et probablement les Venètes, que nous trouverons à la fois en Italie et en Bretagne, et les Lusici (dont les Sorabes prendront abusivement le nom), l’hypothèse des Ligures fils d’Elysha perd de sa valeur sur le plan générique. Par contre des Ligures qui se seraient mélangés à des « Elisyces », constitueraient une hypothèse acceptable.

Remarquons que nos Ligures sont nommées diversement, soit « Lygiens » , « Lusces », «Luti » , « Lui » etc . Mais il ne fait aucun doute qu’ils tirent leur nom du dieu de lumière, « Lug » , et de sa parèdre, « Luze », ou Lusine », qui donnera, d’une part, la « Lucia » Latine, et, d’autre part, la fameuse « Mélusine » (Mère –Lusine) de la mythologie Française, qui deviendra « serpente » quand le Christianisme « diabolisera » les dieux païens, de même que les petits génies fils de Lug , deviendront les Lutins.

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L’expansion des peuples Ligures semble considérable. La Loire, avec son ancien nom, Ligéria, en porte la marque, ainsi que la Leyre en Aquitaine, et L’Eyre qui deviendra l ‘Irlande.On considère comme Ligures, entre autres, les villes de Laon (Aisne), Laudun, (Gard), et Loudun (Vienne.) Mais jusqu’à l’extrême sud de l’Espagne, la cité de Lygustiné, témoigne de leur présence. Le prestige de Lug sera tel, que les Celtes l’adopteront dans leur panthéon, comme le prouve le Lug-Dunum qui deviendra Lyon, et cet autre qui deviendra St Bertrand de Comminges. Mais les recouvrements ethniques ne laissent subsister que de rares aires ou des particularités linguistiques, et des types physiques rappelleront l’ancien peuplement. Ce sera le cas dans la Ligurie Italienne, dans le Vannetais breton, peuplé de petits bruns, qui tranchent avec les grands celtes roux, en Aquitaine également, ou déjà César remarquait un type physique différent du reste de la Gaule, et enfin au Portugal, dont l’ancien nom, La Lusitanie, ne laisse aucun doute sur le peuplement originel.

Comme le « Dew » Indo-Européén, dont nous ferons Dieu, signifie « le ciel lumineux », ou « Le jour », Il est certain que le dieu Lug, est symbolique de Lumière, et d’ailleurs la racine du terme s’est conservé dans nos langues d’O dans le vocable de l’Astre , soit « Lugra » en Gascon, et « Lugar » en languedocien .Cette racine se retrouvera dans le nom même de la lumière, Lutz, ou Luz, appliqué à des lieux tardivement christianisés, soit, dans les Pyrénées , Luz-St –Sauveur, ou St Jean – de - Luz . Dans cette langue, le ciel étoilé se dit : « La Lugrère », et scintiller se dit « Lugréya ».De même,certaines rivières évoquent le reflet du ciel : Lou Lu, L’uzan, lou Luzouè...

D’ailleurs, dans l’aire des langues dites « Romanes », il est deux modalités qui existent conjointement pour les termes essentiels de « Père et Mère ». Ce sont les termes latins « Pater et Mater », d’ou dérivent Père , Mère, Padré, Madré, et deux autres qui ont été transportés par le Ligure, soit ceux de « Pay, et May », dont on voit clairement la filiation depuis le Scythique « Papaïos » et la « Maya » Indo-Européenne.

A partir de ces deux modalités on peut mesurer en quoi diffère la langue Française des dialectes de langue d’O. C’est que dans ceux-ci les termes Ligures se trouvent en concurrence avec les termes Latins.

Par exemple, il n’existe en Français aucun mot dérivé directement de « Mère ». (Sauf peut-être le mot Méristème, mais c’est fort douteux !) Tous ceux qui ont trait à la fonction sont directement dérivés du latin Mater: Maternel, Maternité, Materné, Matrice,Matrimonial, Matrilinéaire, etc. Mais dans les langues d ‘O , près de 40 termes sont dérivés de l’usuel « May » ! On peut même dire que toute la vie socio-économique fut basée sur la notion de « May ».Cela va de la Matrone : « Mayroulère », à l’enfant : (textuellement : Né de la mère !) « Maynad ».De la maison : « Maysoû », au cheptel petit ou grand « Mayram ». De l’action d’assembler : « A-Mayra »,jusqu à l ‘aîné de la famille : « Mayrouquè ». Par ailleurs, dans les langues d’O, le mois de Mai, consacré à la mère, se prononce « May » comme se prononce le nom de la mère.

***

Il est une notation de M. Taffanel qui me paraît fort intéressante en ce qu’elle recoupe mes propres études. Ce serait l’expansion des Ligures dans la Péloponèse : Il se trouve en effet que cent toponymes du Péloponère et de l’Egée, restés à ce jour sans signification, se retrouvent identiques depuis le golfe de Gascogne, jusqu’aux Pyrénées centrales, avec un large incursion dans la Navarre hispanique. C’est –à dire en des lieux que les Celtes n’ont pas recouverts ; Ce sont les fameux noms en « Os » : Abydos, Siros, Budos, Argélos, Garos, etc etc. Des générations de Bascophiles se sont ridiculisés en voulant à tout prix faire entrer ces mots dans la toponymie Euskarienne, alors que l’actuel Pays dit Basque en est absolument dépourvu ! Nous aurions donc, en Gascogne comme dans le Péloponèse et l »Egée, les vestiges d’une langue, pré-hellénique la-bas, et ici ,pré-Romane , qu’il serait intéressant de comparer avec l’Etrusque, et surtout, avec ce qu’il reste de la langue des « divins Pélasges » qui occupaient l’Argolide, avant que n’y vinssent les présumés Ligures de M. Taffanel.

Que l’on me permette une digression

Si l’histoire n’a pas retenu l’invasion du Péloponèse par les Ligures de M. Taffanel, peut-être portaient-ils, à l’époque, un autre nom ? Il se trouve que la légende Grecque mentionne , avant la guerre de Troie, l’invasion de l’Argolide par les Danadéens venant d’Afrique. Voici réduite à l’essentiel, leur généalogie :

De la vierge Io, sous forme d’une génisse, et de Dzeus, nait Epaphos (Traduction Grecque de « Hapis » ou Apis, adoré sous forme de taureau.)

Epaphos épouse Menphis, et engendre Lybie.

De Lybie naissent Egyptos, Danaos, et Bélos.

Ce sont les 50 filles de Danaos qui, passées en Argolide, épouseront les Pélasges du Péloponèse. Longtemps, on confondra les mêmes peuples sous le vocable de « Grecs » ou de « Dananéens »

Il est certain que Egyptos, est le géniteur Eponyme des Egyptiens.

Il peut être soutenu que Belos, sous le nom de Bel, ou de Bal, sera divinisé par d’autres peuples. De sorte que si Monsieur Tiffanel est quelque peu téméraire en assimilant le nom du dolmen de « Balzabé » dans le Languedoc, avec le « Baal-Zébub » des Ougarites, il est tout de même certain que la légende montre le cousinage de « Bel » avec les peuples qui ont pu être nommés Ligures, Elycises ou Dananéens ..Comment en serait-il autrement, puisque, la première victime humaine va se nommer Abel

Voyons les choses de plus près.

Bal, ou Baal, ou Bel, ou El, sont à l’origine le même mot : Dieu. Ce qui en dérive est une adjectivisation soit topique soit fonctionelle : Baalbeck (Plaine de Baal), Bélial,(personnification du mal), Belphégor, (Dieu de Moab). Balaam, (Serviteur de Dieu).Quantité de noms, de Bellérophon, à Zorobabel porteront le phonème qui ne devient péjoratif que dans les cas d’idolâtrie.

Il est possible par ailleurs que le terme ancien « Bel », devenu « beau » en français, et « Bèt » en Langue d’O, restitue la qualité primordiale du Dieu : C’était un Dieu guérisseur , et un Dieu de résurrection, avant qu’il ne devienne le féroce dévoreur d’enfants qui l’apparente à Moloch.

Mais à l’origine, tous les Bel et les Baal, procèdent de l’Ael primitif : Le Dieu unique de la Genèse.

En effet, il suffit d’ouvrir une Bible Hébraïque, pour savoir que nos traductions sont fautives . Il n’est pas question d « Elohim », mais bien d’Aelohim »Pourquoi cette liberté prise par les traducteurs avec le texte ? Mystère ! N’était-il pas pourtant logique que le principe Créateur, commença par la première lettre de l’Alephbeth ? Et la représentation de l’« l’Aleph » ne montre-t-elle pas, à première vue, comme les trois éléments spirés de la Trinité créatrice ?

On sait que les voyelles ont tendance a devenir « interphoniques », c’est à dire que leurs sonorités n’ont pas la même valeur, et finissent suivant les peuples, à être utilisées différemment. Certains locuteurs ont prononcé Aël, Al, et d’autres El, cela donnera, suivant les cas le Elyon des Juifs, et le Allah des Arabes.

Mais pourquoi Bal,pour Al, et pourquoi Bel pour El ?

Il s’agit d’un simple phénomène d’articulation qui va nous conduire loin. L’article désignatif que nous connaissons comme « Le « « Là » « Les », s’exprimait primitivement dans les langues Sémitiques, par le B’. Ainsi : El= Dieu, et B’El = Le Dieu.

Or, parmi les peuples que l’on croyait « Aryens », il en est un qui emploie la même consonne articulaire que les sémites. Ce sont les Grecs Doriens !Ainsi, par exemple, selon le savant Abbé Espagnolle, le mot Grec « Eroïa »

: Jolie, se traduit en Dorien par « B’éroïa », que nous retrouverons identique en Gascogne. (Béroye). De même, la vallée Béarnaise dont le chef-lieu est le village d’Arette, ne se dit pas « Vallée d’Arette », mais, suivant une très antique prononciation, « Vallée de Baretous ».

Les « Doriens », auraient-ils été un peuple que M. Tiffanel nomme « Ligure », et que j’ai rapproché des « Dananéens » venant du Sud ? Et bien, il en existe une stupéfiante preuve Biblique, qui va plus loin que nos hypothèses.

En effet lors de la révolte des Maccabées, un siècle et demi avant Jésus-Christ, le Grand-Prêtre Jonathan écrivit au roi de Sparte(Capitale du Pays Dorien) pour lui proposer alliance , en vertu de documents antiques que le roi des Doriens Aréios, avait envoyé au précédent grand-Prêtre Onias, faisant état de la parenté des deux peuples. Voici le texte :

« Aréïos, Roi des Spartiates, à Onias, Grand-Prêtre, Salut !

Il a été trouvé dans un écrit au sujet des Spartiates et des Juifs, qu’ils sont frères, et qu’ils sont de la race d’Abraham. Maintenant que nous savons cela, vous ferez bien de nous écrire au sujet de votre prospérité : Quand à nous, nous vous écrivons : « Vos troupeaux et vos biens sont à nous, et les nôtres sont à vous. En conséquence, nous ordonnons qu’on vous apporte un message en ce sens.

(Macc. Livre I, XII-20.)

Cela pourrait assez bien expliquer l’introduction des particularités sémitiques, parmi des nations jugées Indo-Européennes. Or, l’histoire classique, fait venir du nord les Doriens, maîtres de Sparte . Mais contrairement à cela, les Doriens avaient présenté leur invasion comme « Le retour des Héraclites » !C’est à dire qu’ils auraient constitué les compagnons d’Hercule, lors de ses 12 travaux, et seraient ensuite retournés chez eux. (N’oublions pas qu’il y eut plusieurs Hercules, dont un Egyptien et un autre Syrien.)

Sans donc même faire appel au « Baalzébub » Ougaritique ou Philistin, il est certain que le phonème divin, Bal, ou Bel, à pénétré anciennement la société Indo-Européenne. L’a-t-elle reçue des Dananéens, ?des Doriens ? des Elisyses ? Une chose est certaine : C’est que le Nom sera porté aussi par les dieux majeurs du Panthéon Celte : Bélus, et Bellissima !

Constatons d’ailleurs sans pouvoir en dire plus, que d’autres noms divins prouvent les rapports entre le Moyen –Orient et l’Occident, depuis la plus haute antiquité. Il peut paraître surprenant par exemple, de trouver partout en Extrême Occident les traces du Panthéon Sumérien avec les divinités féminines dérivées du grand Dieu AN (ou Anu) =le ciel,Nanna, Innana et Anat, avec les Britanniques Anna ,Dana, ou Anis, Une vague d’invasion en Irlande est nommée les « Thuata de Danan », soit les enfants de la déesse Dana. On montre encore dans les Cornouailles, deux collines jumelles nommées : Les tétons de la déesse Danu. Et ce n’est pas par hasard si, se fondant sur une phonétique favorable, le Christianisme a fait de la Bretagne ou était honorée Danu, la terre de St Anne ..De même, primitivement, Notre-Dame du Puy s’est appelée :Notre-Dame d’Anys. Et la tradition veut que lorsque les républicains brûlèrent la statue en 1793, il s’en échappa un parchemin écrit en lettres « Isiaques ». Cela encore nous met sur la piste orientale.

J’ajoute que curieusement, le seul Dieu Germano- Scandinave qui échappera au « Ragnarock », porte encore le phonème divin puisqu’il s’agit de Balder, et que son épouse se nomme Nanna, ce qui est un des noms de la fille-épouse du Dieu Sumérien AN.

Je ne ferais qu’une réserve, sur l’assimilation que fait M. Taffanel, entre Balzabé, et le Dieu des mouches Baal-Zéboul », car il fonde sa thèse sur le fait qu’il existerait, auprès du Balzabé, un ruisseau dit « de mousque d’aso ».(Mouche d’Âne). Or, notre auteur précise, avec raison, que cette mouche n’est autre que le Taon, et il note d’ailleurs la ressemblance, au moins de la plus grosse des variétés, avec la Cigale . Or, les Taons sont très abondants et très virulents au bord de certaines eaux encaissées, ou se concentre la chaleur solaire.

Mais ces taons, qui piquent très cruellement, n’ont certainement rien à voir avec les mouches du Dieu Baal. En effet, n’oublions pas, qu’au moins dans sa dégénérescence ultime, Baal était un dieu féroce exigeant de nombreux sacrifices humains. Et c’est sur les charniers qui en résultaient que tourbillonnaient les essaims de mouches carnassières, attirées par l’odeur du sang, et désireuses de pondre au plus vite sur les cadavres. Les taons n’appartiennent pas du tout à cette catégorie. ****

Je relève une remarque plus intéressante de M. Taffanel :Il relève en effet sur les lieux étudiés, un changement du rituel funéraire. : A partir d’une certaine époque, on n’enterre plus les morts en position foetale, on les brûle. Un pareil changement n’est pas le fruit d’une évolution, mais d’une rencontre : Celle avec un autre peuple, avec qui, si on ne l’extermine pas, on finira par s’accommoder, en échangeant coutumes et rituels.

Or, il est bien connu, qu’outre le conflit légendaire entre les Ligures et les Héraclites dans la plaine de la Crau, le Languedoc subira les invasions Ibères et Celtes. Or les Celtes, comme les Grecs, brûlent leurs morts, et recueillent les cendres dans des urnes. Il est donc tout à fait plausible que les Ligures, à partir d’une certaine époque, empruntent aux Celtes cette coutume, tandis que les Celtes, ajoutaient le dieu Ligure, Lug, au dieux de leur Panthéon..

Au sujet du nom des Ligures, on peut le tenir pour éponyme de leur Dieu, mais on peut également penser aux dieux « Lieurs » Mésopotamiens. On peut le constater, ils sont généralement représentés avec un écheveau de fil entre les mains. C’est ainsi qu’ils lient les destinées de hommes, et l’écheveau des Parques procèdera d’un Symbolisme tout à fait semblable.

Ce symbole est au centre même de la religion, puisque le terme vient du « religaré » Latin. La religion est vraiment ce qui relie l’homme à Dieu. Or, lier, en langue d’O, se dit « Liga ». Ligure, pourrait donc signifier « Ceux qui sont liés », (Sous-entendu : à Dieu.) Ce qui est tout a fait dans l’esprit de peuples antiques qui s’affirmaient tous de haute origine. Ainsi « Aryens » signifiait : fils de la droiture.Et dans la « Bible Cananéénne », il est fait mention de la guerre de Baal contre les « Elim » c’est à dire les fils du dieu El.

Bien sur, le chercheur peut-être abusé par des similitudes et des coïncidences. Il ne faut pas pour autant cesser de mettre en accord la foi et l’intelligence, car le fossé de l’un à l’autre terme, c’est seulement celui de notre ignorance..

Alexis Arette

Pierre de Sabres

De las tarrìblẹs campagnes d’Afrique, lou Pierre que-s en abè pourtat û brassat de sàbrẹs e tabé, permou de la gran calou, si-m pénsi, û tarrìblẹ sequè de ganurre, de manière qu’abè toustém sét. En aqueth téms lou bî n’ère pas qu’a dus sos lou pintou, més, dap la soûe pensioû de brigadiè, que-n abè tout yùstẹ. Tabé, quoan estén usats touts lous bielhs unifòrmẹs qui-s en abè miat, que-n ana coum û bagamoun, més nou-n abè nade bergougne. Que disè qu’en Afrique lous arabes rìchẹs que-n anaben encoère méy espelhandrats que nou-n ère. La soue so, ûe bielhote pròpi coum û so nau, que-n ère escandalisade, més per tan qui-u ne digoùssẹ, lou fray nou-s en dabe pas. « Que-n èy tout yùstẹ ta bìbẹ ! Si-u hasè. D’oun bos que tìri lous dinès ta la pelhe, au prèts qui éy ? »

Bèt cop, nou sèy quin, qu’ous arriba û « retour ». Lou noutàri que hé sabé à la so, qui ère l’aynade, qu’ous s’escadè û milè de liures sus l’aretance d’û cousî. Que las s’anè coèlhẹ.
- Escoute, si digou en balha la soûe part au fray, que-m bas ha lou plasé de-t ana croumpa quoàtẹ camises, û costume, e caussa-t ! Que-m hès hàsti coum aco !
- Que tio, maynade, qu’at harèy puch que-t hè plasé.

Be pensat ço qui arriba ? Quoàtẹ dies après, la so qu’ou rencountrè méy pipaut que yaméy.

- B’ès lou trìstẹ animau ! Si-u hé. Be-m abès toutu proumetut…
- Escoute, nou-t fàchẹs pas, qu’èy hèyt ûe counsulte.
- Quin, ûe counsulte ? Que cantes, aquiu ?
- Quio, ûe counsulte. Qu’èy demandat au mé cap : as besougn d’û berrét nau ? Nou-m a pas respounut. Aus més pès : e boulet esclops ? N’an pas tournat arré. E lous bras, las cames e lou cos, qu’éy estat pariè. Ta que boulès qu’ous fourcèssi ? Més quoan èy demandat à la bouque si abè sét… Ah ! labets, moun amic !

Poupebinat

ESPLICS :


Û brassat de sàbrẹs : une brassée, ici il faut lire une collection de sabres
De manière qu’abè toustém sét : à tel point qu’il avait toujours soif
Que-n ana coum û bagamoun : il alla comme un vagabond
Nou-n abè nade bergougne : il n’en avait aucune honte
Que-n anaben encoère méy espelhandrats que nou-n ère : ils allaient encore plus dépenaillés
qu’il ne l’était.
Que-n ère escandalisade : en était offusquée
Més per tan qui-u ne digoùssẹ : elle avait beau lui dire
Lou fray nou-s en dabe pas : le frère n’en tenait pas compte
Si-u hasè : disait-il
Bèt cop, nou sèy quin, qu’ous arriba û retour : un beau jour, je ne sais quand, leur arriva un héritage
Qu’ous s’escadè û milè de liures : leur revenait 1000 francs
Aretance : héritage
Que las s’anè coèlhẹ : elle alla les chercher
Que-m hès hasti : tu me dégoûtes
Que tio = que qui o : que oui
Be pensat ço qui arriba : vous pensez bien ce qui arriva
Méy pipaut que yaméy : plus sale que jamais
Qu’éy hèyt ûe counsulte : j’ai fait une consultation
Quio : et oui
Ta que boulès qu’ous fourcèssi ? : pourquoi voulais-tu que je les forces ?

La nèu

« A la clarou dou rèbe » J. Joantauzy

La nèu que cad, lusénte e fine
P’ous cams, p’ous boscs, la balentine
Nou dèche arré desaprigat
A cade flou sa capuline,
Au pic d’Aussau sa pelerine
E cade pau qu’a soun pigat.

Aprigat qu’a las arroudades
E lous sendès. Capbat las prades
Nou bedin pas méy qu’û linçòu
Las pràubẹs lèbes ahamiades
Qu’auran à ha granes tournades
Dinqu’aus casaus, per s’ou tucòu.

La toure, coum la bielhe arranque,
Sus lous terrès que regue e chanque
Coum qui ba càdẹ, diserén.
Ta-s apausa, pas ûe branque.
Pergut déns l’estenude blanque,
L’ausèt que-n ba, d’û bol doulén.

Arrés noû bédin sus la bie.
Lous téyts que humen tout lou die
Per la carrère e lou hamèu.
Au cor dou hoéc cadû qu’espie
Puya lou hum qui-s en emmie
Quoàntẹs de rèbes, quoan y a nèu !


ESPLICS :


Lusénte : brillante
P’ous cams : à travers les champs
Balentine : diminutif affectueux de vaillante
Las arroudades : les traces des roues
Linçòu : linceul
Per s’ou tucòu : par-dessus le côteau
Toure : buse
Arranque : boiteuse
Regue e changue : rase et vacille/titube
Diserén : dirait-on
Doulén : dollent
Qui-s en emmie : qui emporte avec elle

Mancane (veillée)

« A la clarou dou rèbe » J. Joantauzy



Lou hoéc qu’ardè, balén, countre la cauhe-panse.
L’eslame que sourtibe aus hourats dous estrucs,
E, d’û coustat à l’aut, que courrèbe la danse.
A la porte, à mouméns, lou bén que dabe trucs.

Lous besîs, arribats per lous camîs de nèu,
Qu’èren dab lous de case autour de la platine,
Debat lou gran mantèt de la biélhẹ cousine.
Lous plumalhous, curious, regaben au carrèu ;

Qu’ère l’ore dous loups, dous brouchs e de las hades,
E, ta mièlhẹ esbarya lous nèns esmiraglats,
Au houns de la cousine, endab lous eslamats,
Que courrèn sus lous murs oùmbres desfigurades.


Qu’ardè : brûlait
Cauhe-panse : plaque verticale en fonte
Esterucs : grosse bûche (souche noueuse)
Platine : plaque du sol en fer (plus rarement en fonte)
Regaben : effleuraient
Esmiraglats : éblouis
Eslamats : flambées