Ce matin même, M. Triep-Capdeville, président de l’Institut béarnais et gascon, a attiré par message l’attention de quelques membres de l’association sur certains propos de M. Bayrou rapportés par la presse paloise d’aujourd’hui. Comme M. Bayrou juge que la querelle entre béarnisants et occitanistes est “bête à pleurer”, il a rappelé que les prises de position pro-occitanistes de ce personnage politique n’étaient pas étrangères à cette querelle : « Il n’est donc pas au dessus de la mêlée… ».
Comme j’ai beaucoup d’estime et d’amitié pour Maurice Triep et entretiens des contacts cordiaux avec François Bayrou, je me dois d’apporter quelques éclairages en vue de conduire tous les amoureux de la langue béarnaise et gasconne sur les chemins de l’entente.
D’abord, voici exactement le passage du vaste tour d’horizon auquel s’est livré M. Bayrou, en tant que meneur (j’ai horreur de l’anglais leader qui ne signifie pas autre chose) d’un parti politique :
Une querelle à pleurer !
François Bayrou s’est exprimé sur la querelle « béarnisants et occitanistes » « Cette querelle est à pleurer. Voilà une langue menacée de disparition, et ceux qui l’aiment se partagent en deux camps, occitans contre béarnais, qui se combattent à mort ! Les choses sont pourtant simples : notre langue, c’est le Béarnais. Le Béarnais est une langue gasconne. Le gascon appartient à la famille occitane, la famille des langues d’oc, qui viennent directement du latin dont elles ont hérité la « musique », (l’accent tonique remontant), et une bonne part du vocabulaire.
Dans les calandretas ce qu’on transmet, sous le nom générique d’occitan, c’est le Béarnais, ce n’est pas une langue artificielle ! Il est temps de cesser les guerres de religion ! Si mes amis pouvaient arrêter de se disputer et tous convenir que le seul enjeu qui vaille, c’est de sauver nos langues, alors j’en serais très heureux. »
Lisant cela en « expert » — excusez mon manque de modestie —, je serais plutôt tenté de féliciter M. Bayrou : pour autant que je sache, c’est la première fois qu’il affirme très claire-ment dans une déclaration publique « Le Béarnais est une langue gasconne » ; l’« occitan » est une famille linguistique, pas une langue, c’est un autre nom de « la famille des langueS d’oc » au pluriel.
Sur le fond, c’est à peu de chose près notre thèse, et celle des linguistes de tous pays qui ont étudié nos langues et ne se bornent pas à répéter les dogmes occitanistes. Et c’est contraire à ce qu’affirme avec superbe M. David Grosclaude, digne fils de son père et pour qui le béarnais n’est qu’une sous-variété de la « la langue occitane ». Dans le Proclam de Pau évoqué par Maurice Triep, M. Bayrou les avait salués ainsi : « Miquèu e David Grosclaude, lo pair deu costat deus sapients e lo hilh deu costat deus comunicators ». sapién, M. Grosclaude avait l’honnêteté de ne pas en revendiquer le titre, puisqu’il avait écrit huit ans plus tôt « Que’m senteishi mei istorian que non pas lingüista » (Drin de tot, 1985, Préface, p. VI) ; ce qui permet d’apprécier à sa juste valeur son affirmation péremptoire en p. 10 du Petit dictionnaire français-occitan (gascon) de Per noste-La Civada, 1984 : « Il existe indiscuta-blement une langue occitane ou langue d’oc. Cette vérité est reconnue par tous les linguistes du monde : elle n’est contestée que par des détracteurs incompétents ou malveillants. » Il ne citait aucune de ces linguistes du monde (sans doute en connaissait-il trop, mais il est parti dans l’autre monde avec son secret), alors que j’ai à la disposition de tous les curieux un recueil de citations de linguistes français et étrangers qui disent depuis plus de 130 ans que le gascon est une langue distincte de tout le reste du domaine d’oc[1] . Je me situe dans leur camp, M. Bayrou aussi, à vous de décider si nous sommes incompétents ou malveillants. Quant au fils, avec La Setamna et autres bulletins de sa “paroisse” — le mot est d’un occitaniste lucide et honnête —, « comunicator » est bien le terme adéquat : ça commence comme communication, nom actuel de la propagande des années 1930, si bien théorisée par le défunt Joseph Goebbels (cf. « Plus le mensonge est gros, plus il passe ») ; et ça finit comme terminator…
Mais je reviens à M. Bayrou : d’abord, la « langue béarnaise » n’est pas à proprement parler « une langue gasconne », mais le nom historique — bientôt 500 ans ! — des parlers gascons en usage dans l’ancienne vicomté de Béarn, parlers gascons sans homogénéité et dont aucun trait linguistique ne s’arrête aux limites historiques du Béarn. Mais ce n’est qu’un détail, et la conscience d’avoir une « langue béarnaise » compte pour beaucoup dans la détermination des Béarnais à vouloir la conserver.
Cela précisé, cette déclaration montre que M. Bayrou a fait son chemin, et il est très loin du pseudo-œcuménisme rassembleur de son Proclam de Pau, où il a dit : « E nosautes, bearnés, gascons, occitans » ou encore « Lhèu qu’at avetz vist, qu’èi circulat shens hèra de precaucions entre nocions qui son totas atrapaderas. Ací qu’èi dit : occitan, ací : gascon e alhurs : bearnés. »
Mais aussi de façon plus précise : « qu’avem tanben a conéisher de tira quau ei l’estat exact deu parlar bearnés e gascon », en oubliant l’« occitan ».
Parenthèse : c’est écrit à l’occitane, d’après le texte qui me fut communiqué officielle-ment par son cabinet de président du Conseil général, mais c’est du béarnais très courant, avec des gallicismes comme ci-dessus alhurs pour alhous, en d’autres endroits, mèma pour medich ou medix etc. La graphie occitane n’est même pas toujours exacte, avec pour couron¬nement le dernier alinéa qui est, à trois o pour ou près, en bonne graphie moderne de l’Escole Gastou Febus (E.G.F.). J’en ai conclu que M. Bayrou avait d’abord écrit naturellement son texte en “patois” de Bordères, et à la mode des Félibres, puis l’avait laborieusement mis à la norme occitane qui était dans le vent, s’arrêtant épuisé juste avant le dernier alinéa !
J’insiste donc : puisque c’était un discours, à l’oral il n’a dû choquer aucun Béarnais qui connaissait sa langue, et il n’aurait pas eu besoin d’être traduit pour être compris d’un Gascon connaissant lui aussi sa langue. Et je supplie tous mes amis de reconnaitre que Lapassade et Peyroutet n’ont pas changé de langue quand ils ont abandonné la graphie moderne pour l’occitane, ni Peyroutet une seconde fois en revenant à la graphie moderne.
Ce qui ne m’empêche pas de dire haut et fort que la graphie occitane est une aberration sociolinguistique et pédagogique fondée sur une lecture erronée des anciens textes, y compris en languedocien, et sa justification par l’unité de l’« Occitanie » est une aberration supplémentaire, car il n’y a jamais eu d’« Occitanie »… Et ce n’est pas demain la veille que les habitants du Midi de la France voudront la faire, comme l’aurait aimé le Pr. Patrick Sauzet dans l’éditorial du n° 11 d’octobre 1998 du bulletin de l’Institut occitan de Pau (aujourd’hui à Billère) et comme le suggère Ben Vautier que je viens de citer en note.
En outre, elle est devenue contraire à la Constitution, puisque l’article 75-1 sur les langues régionales, introduit en juillet 2008, les déclare comme appartenant au patrimoine de la France, et qui dit patrimoine, dit bien reçu des ancêtres et transmis de génération en génération, sans rupture. Or seule la graphie dite « moderne » répond à ce critère, car sa modernité est caractérisée par une adaptation continue à l’évolution de la langue et à son contexte socioculturel. Alors que la graphie « occitane » ou « classique » est une graphie de rupture avec l’héritage, par un retour artificiel à des conventions médiévales qui ne sont même pas celles du passé béarnais.
J’en viens maintenant au rappel par Maurice Triep des causes de la responsabilité de M. Bayrou dans la querelle entre béarnisants et occitanistes. Ça me rappelle le triste fait divers de début septembre que fut le meurtre à Lescar d’un « un formateur en langue occitane » par l’époux d’une dame qui rendait trop souvent visite à ce jeune homme : c’est « à en pleurer », comme le dit M. Bayrou de la querelle linguistique. Le mois avant, un drame similaire avait couté la vie à un père de famille d’Espalion en Aveyron. Mais dans notre Béarn qui se moque facilement des Bertans de las cournères, on comprend aussi que parfois Bertran attrape un grand couteau ou décroche le fusil.
Or dans la querelle linguistique, j’estime qu’avec l’argent de tous les Béarnais, M. Bayrou a fourni l’appartement où se déroulent les rencontres qui ont cocufié tous les amoureux de la vraie langue béarnaise.
Il avait promis, dans son Proclam du 25 octobre 1993 : « Que vau propausar de bastir, de cap a l’Universitat, lo centre de la lenga e de la cultura bearnesa, gascona, occitana. » Et vers la même époque, lors d’un festival de Siros, il avait promis un « Institut culturel béarnais et gascon » parallèle de l’Institut culturel basque créé en 1990.
En fait, grâce à une habile manœuvre du genre de celle qui introduisit « la langue occitane » dans la loi Deixonne du 11 janvier 1951, avec d’ailleurs l’assentiment du Félibrige, c’est un « Institut occitan » qui a été créé avec pour premier président M. Jean Salles-Loustau, proche voisin et ami politique de M. Bayrou qui, peu après, le nommait Inspecteur général de l’éducation nationale chargé des langues régionales.
Or M. Salles-Loustau avait déclaré dans une interview à la presse paloise du 15 mars 1995 : « On n’est pas là pour enseigner le patois. Le patois est mort, c’est l’occitan qui reste ». Il avait dit aussi « Sur les 13 millions de personnes qui peuplent les 30 départements d’Occitanie, 6 millions d’entre elles comprennent l’occitan. », en annexant à l’« occitan » tous ceux qui parlaient le « patois » qu’il envoyait au cimetière.
Je vais cependant essayer de comprendre, sinon justifier, M. Bayrou. Il est né quelques mois après la publication de la loi Deixonne, avait neuf ans quand Roger Lapassade et ses amis ont fondé Per noste dans le cadre de l’Institut d’études occitanes (I.E.O.), alors que l’Escole Gastoû Fébus vivait les dernières années de Michel Camélat (1871-1962) et Simin Palay (1874-1965) qui la présidait depuis 1923 ; et M. Bayrou avait 17 ans en mai 1968, année de son baccalauréat : toute sa jeunesse a été entourée d’occitanisme béarnais et gascon (à Bordeaux), mouvement conduit par d’authentiques Béarnais et Gascons qui croyaient voir dans cette orientation le salut de leur langue autochtone bien mal en point. Le vide intellectuel était tel que Michel Grosclaude, professeur certifié de philosophie au lycée d’Orthez, allait devenir le maitre à penser de ces braves Béarnais, alors qu’arrivé du nord de la France en 1958, il prenait le béarnais pour du latin appris au lycée (cf. son article « Comment je suis devenu occitaniste », Per noste n° 15, Nov.-Dec. 1969, pp. 5-6). Mais justement, avec probablement Robert Darrigrand, agrégé d’espagnol mais de 9 ans son cadet, il était un des rares à savoir le latin parmi ces enseignants d’Orthez. Et il ne manquait ni d’aplomb, ni probablement de l’envie de compenser son modeste niveau hiérarchique dans le monde de l’éducation.
François Bayrou s’étant à son tour dirigé vers la carrière d’enseignant, il a été reçu au concours de l’agrégation de lettres à 23 ans. Agrégé de lettres, et non linguiste. Il a donc pris pour argent comptant le discours linguistique des occitanistes, l’idée ne lui venant probable-ment pas d’en douter, puisque c’étaient des enseignants, et qu’en 1993 il voyait un sapién en M. Grosclcaude. Et il n’y avait alors rien qui lui permît d’en douter. Même notre ami Jean-Marie Puyau, dans son mémoire universitaire sur le béarnais de 1985, avait alors choisi une graphie basée sur celle de l’I.E.O. :
« La graphie de l’I.E.O. accentue la dépendance du béarnais comme sous-dialecte de l’occitan. Celle de l’E.G.F. peut sembler au contraire trop calquée sur le français. C’est ce qui m’a fait en définitive choisir une quatrième [sic] solution, la mienne. A dire vrai, j’ai pris pour l’essentiel l’ortho-graphe dite «normalisée» de l’IEO, parce qu’elle est mieux admise dans les milieux universitaires et parce qu’elle rend mieux compte de certains aspects de la langue : genre masculin ou féminin des finales, désinences de l’indicatif et du subjonctif. » (Livre – Un universitaire breton étudie la phonologie du béarnais, article et interview par Louis Laborde-Balen, l’Éclair, 1986).
Moi-même, je ne pensais pas autrement, n’ayant trouvé que l’I.E.O.-Paris et les occitanistes du Béarn pour m’apprendre le béarnais de mes ancêtres maternels et m’ouvrir au gascon de mes ancêtres paternels. Or j’ai eu la chance d’être mis à la retraite en 1988 à 58 ans, limite d’âge de mon grade de colonel, et de pouvoir me consacrer à fond à l’étude de cette langue que l’I.E.O.-Paris me demandait d’enseigner l’année suivante. C’est dans la bibliothèque de cette association où j’assurais des permanences bénévoles que j’ai trouvé les petits cailloux blancs qui allaient me permettre de trouver mon chemin et sortir de la forêt broussailleuse et sombre de l’occitanisme.
Dès 1996, j’ai pu ainsi lever l’étendard de l’indépendance linguistique du gascon (Le gascon, langue à part entière et le béarnais, âme du gascon), le début de ce titre jusqu’à « et » étant emprunté au Pr. Pierre Bec, ancien président de l’I.E.O. Mais je tenais toujours à la graphie classique que j’ai continué à enseigner jusqu’en 2003. Or en 2002, je m’étais inscrit en thèse en vue de traiter de l’amélioration de cette graphie pour la rendre plus fidèle à la phonologie du gascon. C’est dans les six premiers mois de ce travail que j’ai découvert les erreurs historiques qui étaient à la base de la graphie classique : scientifiquement, je n’avais plus aucune raison de la conserver, d’autant qu’elle compliquait très sérieusement l’enseigne-ment de la langue. Je l’ai donc abandonnée à la rentrée 2003, sans provoquer de révolte de mes élèves, plutôt soulagés. Et ma thèse en a proposé quelques améliorations.
Mais quand je constate l’ignorance de mes propres amis sur ces sujets, et plus encore celle des occitanistes, encore moins curieux de savoir, il faut bien admettre que M. Bayrou n’en sache pas grand chose. Il en savait encore moins il y a quinze ans, et il n’est pas sûr qu’il ait été machiavélique en laissant se créer l’Institut occitan à la place de l’Institut culturel béarnais et gascon qu’il avait annoncé. Sans doute était-ce pour lui blanc bonnet, bonnet blanc.
Aujourd’hui, il peut mesurer les dégâts d’un laisser-faire qu’il crut peut-être habile. Avec la perspective pas du tout illusoire de voir la justice déclarer illégaux chez nous le nom d’« occitan » et la graphie occitane. Ce qui impliquera l’interdiction pour toute collectivité publique d’en user directement et de subventionner, en argent ou en moyens matériels, toute institution privée qui s’en réclamera.
Au nom de l’amour que nous portons tous à notre langue béarnaise et gasconne, je dis donc à M. Bayrou : « Allez jusqu’au bout ! ».
Avec tout votre talent de parole et les relations que vous avez dans les milieux politiques d’une part, occitanistes d’autre part, faites leur comprendre que le mirage occitaniste est sur le point de se dissiper et qu’il leur faut délibérément tourner la page : bannir le mot « occitan », qui n’a pas plus sa justification que le terme générique de « germain » pour désigner le néerlandais, l’alsacien ou le flamand, et ne plus user que de la graphie moderne, qui a ses racines dans nos chartes d’avant 1300 : au lieu de passer un temps fou à écrire contre nature, pour ensuite se casser la tête pour bien lire cet écrit, l’ancien ministre de l’éducation nationale n’a pas besoin qu’on lui fasse un dessin pour voir le temps gagné pour l’apprentissage de la langue elle-même.
Courage, cher ami, sur les pas d’Henri IV, un édit de Nantes est possible dans le respect de la vérité historique et linguistique et de la loi désormais en vigueur. C’est notre seule ambition, et nous vous aiderons si vous le voulez bien.
Jean Lafitte
[1] Le dernier venu est Ben Vautier, alias Benjamin Vautier, peintre français d’origine suisse né le 18 juillet 1935 à Naples de mère irlandaise et occitane et de père suisse français, tout autant de raisons d’être occitaniste. En aout 2009, le Sénateur Michel Charasse avait signalé au Premier ministre les vives inquiétudes des tenants des langues parlées dans les régions de Nice, du Béarn, de la Gascogne, de l’Auvergne, du Limousin et de la Provence devant les privilèges exorbitants reconnus à l’occitan. M. Vautier lui avait alors répondu sur son blog (“copié-collé”, fautes comprises) : « tous les linguiste vous diront que le bearnais le gascon le nissart le provencal etc sont des langues d’oc par raport aux langues d’œil pourquoi pas accepter de les laisser se reunir et se regrouper pour survivre ? »
E credètz que sii aunèste d'enviar tau cap deu mond arguments de tota traca dab "Goebbels" au dehens ?
RépondreSupprimerSonqu'aquò vse desqualifica!
N'en avez vous pas marre de vous masturber l'esprit avec des choses qui n'en valent pas la peine à l'IBG ? Au moins, ça vous occupe un peu...
RépondreSupprimerJe suis d'accord avec Bayrou, et vous avez très bien compris ce qu'il veut dire... Arrêtez de jouer sur les mots pour essayer de faire avaler votre "pseudo" vérité aux béarnais en leur faisant peur avec vos faux arguments.
Ce qu'il veut dire c'est qu'il faut que l'IBG arrête de se battre contre le béarnais écrit en graphie classique ("l'occitan" comme vous l'appelez). Au lieu de se battre contre, l'IBG ferait mieux de se battre "pour". Car lorsque l'on parle d'occitan, ce n'est que le terme générique pour qualifier plusieurs dialectes (dont le Gascon et le Béarnais font partie, que vous le vouliez ou non).
Si vous souhaitez conserver la graphie de Lespy et Palay, je n'y vois aucun inconvénient. Mais cessez de vous battre contre la graphie classique car vous allez à l'encontre de votre idéologie qui est la défense de la langue béarnaise. Que l'on l'écrive en graphie ancienne ou classique, c'est toujours du béarnais, avec ses spécificités et ses tournures. Si vous continuez à faire front, nous perdrons notre langue et notre culture. Car au lieu de construire, vous détruisez...
A bon entendeur, salut !
"c’est du béarnais très courant, avec des gallicismes"
RépondreSupprimerOui, je suis d'accord avec vous. Cela dit, je constate, par expérience (j'habite Pau), que l'emploi de francisme, voire de mots français au milieu d'une phrase en béarnais, se trouve être surtout le fait de personnes âgées (de "locuteurs naturels" comme on dit) qui l'ont appris en famille avant l'émergence de l'occitanisme... Mais bon, reconnaître que l'occitanisme et l'émergence de l'IEO ont permis de faire des progrès dans la correction linguistique en béarnais, ça doit un tantinet vous arracher la tronche...
"bannir le mot « occitan », qui n’a pas plus sa justification que le terme générique de « germain » pour désigner le néerlandais, l’alsacien ou le flamand":
Votre argumentation est béton. A un tout petit détail près (et qui fout tout en l'air): si on les met en contact, je doute qu'un alsacien et un flamand se comprennent en ne parlant que leur langue respective. En revanche, un béarnais et un languedocien sont capables de se comprendre, j'en ai fait maintes fois l'expérience. De même en Provence. Ce qui tend à prouver que même s'il n'existe pas de langue occitane standard, d'occitan référentiel (sauf dans l'imagination de quelques membres de l'IBG), il existe une ensemble dialectal (qu'on appelle occitan mais qu'on peut nommer autrement, je ne suis pas nominaliste...) dans lequel existe plusieurs variétés dialectales. Le propre de dialectes d'une même zone linguisitique étant l'intercompréhension.
Sinon nos cousins d'outre-Atlantique sont tout autant fondés à décréter que le québécois n'est pas du français mais constitue une langue à part entière...
Adishatz e a lèu...
Devant la recrudescence des commentaires anonymes(énervés) à ce type d'article, les futurs commentaires ne seront publiés qu'à condition que leur auteur signe ses articles en son nom. Les réponses de l'IBG ou de ses sympatisants se feront selon les mêmes règles.
RépondreSupprimerA Itrobat : l'occitanisme a eu son apport dans l'histoire de la défense de notre langue, le gascon, comme le félibrige avant lui. Force est de constater aujourd'hui qu'ils se sont tous deux trompés, l'un en articulant une langue d'oc autour du provençal, l'autre en créant une graphie unique centrée sur le languedocien médiéval et censée unir ces mêmes régions d'oc dans une communion linguistique toute jacobine. On en a oublié l'essentiel : les succès linguistiques des 30 dernières années se sont battis sur des sentiments identitaires forts (basque, catalan, corse, etc..). Or, il n'y a pas de sentiment identitaire occitan dans la population. Les vrais identités sont gasconnes et béarnaises. Il est encore temps de s'en rendre compte et de mettre en avant pas uniquement les aspects linguistiques (malheureusement peu mobilisateurs), mais aussi les aspects culturels au sens large (histoire, traditions, société) qui définissent notre espace gascon. Vouloir continuer à dépenser des millions d'euros d'argent public dans la promotion de l'"occitan" est inutile et inefficace.
RépondreSupprimerEmmanuel Pène (je signe et je publierai uniquement les commentaires également signés)